Archive for the Provence Category

Grande Provence n°4 est sorti !

Posted in Médias, Provence with tags , , , , , on décembre 26, 2011 by TP Provence

Grande Provence (tout en couleurs, 104 pages) est un trimestriel dont la vocation est de s’ancrer durablement dans le paysage éditorial régional. Des articles fouillés sur les sujets qui font la vie provençale, qui intéressent en premier lieu ceux qui y résident et aussi, sans doute, ceux qui l’aiment. Des sujets qui sont regroupés en rubriques aussi variées que la culture, l’art, l’environnement,… l’histoire, la prospective économique, la saga des entrepreneurs, l’actualité, les légendes, le symbolisme, le patrimoine et qui parle des hommes et des femmes qui vivent et travaillent au pays.
SOMMAIRE DU N°4, HIVER 2011/2012
– Les savonniers de Salon-de-Provence
– L’armurier de Saint-Paulet
– L’UNESCO, les jeux et sports traditionnels provençaux
– Wiran, le rocher des druides
– Les chapelles païennes du Val de l’Ouvèze
– Le tourisme en Provence : les chiffres
– Le nouvel Office du tourisme d’Aix-en-Provence
– Giono au Pays du Soleil Levant
– Le Japon en Provence
– Voyage dans le temps avec Albert Robida
– Littérature : Claire Castillon
– Deux peintres à Bollène : Herbouze et Marest
– L’huile d’olive, un don des dieux
– La moto électrique provençale
Abonnement pour 1 an (4 numéros) : 40 euros pour la France métropolitaine. Exemplaires à l’unité : 13 euros port compris pour la France métropolitaine.
Grande Provence, BP 1, Maison des associations, Le Ligourès, place Romée de Villeneuve, 13090 Aix-en-Provence.

L’image d’un Marseille melting-pot, métissé et bon enfant mise à mal

Posted in Provence with tags , , , , on octobre 24, 2011 by TP Provence

Deux « guetteurs » protègent des dealers dansune cité des quartiers Nord.

Les vols à l’arraché se multiplient, le trafic de drogue gangrène les cités, les petits caïds font le coup de feu… Rarement a régné un tel climat d’insécurité. Au grand dam d’une population qui, faute de se sentir protégée, cherche parfois des boucs émissaires. 

Toutes les Marseillaises coquettes et suffisamment fortunées le regrettent: plus question d’arborer en ville les colliers en or qui font briller leurs décolletés. Ces bijoux doivent rester cachés au fond des tiroirs les plus secrets car, assurent-elles, les rues grouillent de « minots » prêts à arracher ces parures à la moindre occasion. Et si les voleurs à l’arraché ne sectionnent pas encore les doigts à coups de couteau pour s’emparer des bagues, c’est pour bientôt, pronostiquent même les plus pessimistes.

Galéjades mises à part, les inquiétudes des Marseillaises sont parfaitement fondées. « Avec la hausse du prix de l’or, ces vols de colliers deviennent particulièrement rentables », souligne un policier. Les petits caïds recrutent des gamins des cités pour accumuler les parures avant de les expédier, tout simplement, par la Poste, à l’une de ces entreprises de rachat d’or qui proposent, à grand renfort de publicité télévisée, d’échanger la matière précieuse contre du cash. Et c’est le facteur qui livre l’argent ainsi récolté; directement à domicile…

La combine a fait des émules. Et les équipes d' »arracheurs d’or » se multiplieraient. La crainte qu’ils inspirent participe du climat malsain régnant à Marseille, où chacun semble avoir une histoire d’agression à raconter. Il s’en produit en moyenne 26 par jour. Quant aux nouveaux venus, ils ne tardent pas à être mis au parfum, comme ce couple de passage sur la Canebière: « Faute de taxi, nous avions pris le risque de nous déplacer en ville avec nos bagages. Très vite, des policiers se sont approchés et nous ont dit qu’on ne devait pas se balader comme ça, que c’était dangereux… »

4 policiers et 2 adjoints pour 43 000 habitants

Marseille a peur et le fait savoir. Pour s’en convaincre, il suffit d’assister à une réunion des comités d’intérêt de quartier (CIQ). Ce soir-là, Patrick Mennucci, maire (PS) du 1er secteur, qui a fait de la question de l’insécurité son cheval de bataille, a rendez-vous avec une dizaine d’habitants dans un gymnase de la rue des Lices, au coeur du VIIe arrondissement de la ville. La discussion tourne autour de la collecte des ordures, de l’enquête publique sur le Vieux-Port et, bien sûr, de la violence. A la pause, Annie raconte les avanies de ses voisins, délestés dans la rue de tous leurs biens par des voyous les menaçant à l’aide d’un couteau à bois. Les malfrats avaient de la suite dans les idées. « A peine rentrés chez eux, mes voisins ont retrouvé leurs agresseurs occupés à piller leur appartement dont ils venaient de voler les clefs! » raconte-t-elle, encore sous le choc.

Dans son bureau dominant les bâtiments ultramodernes du complexe Euroméditerranée, Lisette Carducci, maire (PS) des IIe et IIIe arrondissements, fait ses comptes: « Je n’ai, en moyenne, que quatre policiers et deux adjoints de sécurité (ADS) pour veiller sur les 43 000 habitants du IIIe arrondissement », déplore-t-elle. Un quartier, par ailleurs, particulièrement pauvre puisqu’on y compte 5000 titulaires du RSA. « Les jeunes délinquants occupent le terrain et les habitants ont la sensation d’être abandonnés à leur sort. » D’autant qu’au fil des mois les petits voyous prennent de l’assurance. Les déboires de ce commerçant en primeurs du boulevard National, tout proche, en témoignent. « Au début, des jeunes sont venus lui voler des fruits et puis ils lui ont demandé de l’argent, et, comme il refusait de payer, ils ont crevé les quatre pneus de sa voiture. Pour finir, ils ont mis le feu à son magasin », raconte l’élue, révoltée.

Les promesses faites par Brice Hortefeux, puis par Claude Guéant, de renforcer les effectifs pourront-elles inverser la tendance? Alphonse Giovannini, représentant du syndicat Unité-Police, en doute. « On bouche les trous, mais il manque toujours 300 policiers », clame-t-il. « On ne compte que 15 enquêteurs pour combattre le trafic des stups dans le département des Bouches-du-Rhône », déplore le syndicaliste. Difficile, par conséquent, de lutter contre l’économie souterraine. Le trafic de shit serait présent, à Marseille, dans près de la moitié des cités. Il y fait vivre des familles entières; depuis les gamins déscolarisés transformés en guetteurs jusqu’aux retraités jouant les « nourrices » et qui cachent le cannabis dans leurs appartements.

Ce florissant commerce de la drogue engendre une violence que la ville a rarement connue dans son histoire, pourtant peu avare en coups de feu. Les règlements de comptes ont, en un an, coûté la vie à 15 personnes; des jeunes pour la plupart. La quête de l’argent facile, motive ce mode ultraviolent d’arbitrage des « différends ». Souvent, les gangs rivaux utilisent une arme de guerre pour « arroser », un peu au hasard, en direction de l’ennemi du moment, au risque de toucher des passants. « Les grands voyous alimentent encore les petits en drogue mais ils ont abandonné le contrôle de la rue aux caïds des cités« , note un enquêteur.

1500 Roms errent dans des campements sauvages

L’usage des armes – des vraies ou des copies parfaitement imitées – s’impose, pour qui veut faire sa place dans ce chaudron. Et même, plus largement, comme un véritable must dans les cités. « Maintenant, on prend des kalachnikovs pour braquer des épiceries », constate, inquiet, le procureur Jacques Dallest. Pistolet ou fusil d’assaut en main, les minots ne craignent plus rien ni personne. Quatre gamins de 14 et 15 ans de la cité des Cèdres viennent ainsi de se retrouver devant la cour d’assises après avoir dérobé la moto d’un de leurs voisins, et sa sacoche, avec des revolvers factices. Pas étonnant non plus que les vols à main armée aient explosé: 47,22% d’augmentation sur l’année…

« Penser que le renforcement de la police est la solution est une erreur », avertit pourtant le sociologue Laurent Mucchielli, qui vient d’installer, à Aix-en-Provence, un Observatoire régional de la violence. Pour lui, les difficultés de la ville proviennent, d’abord, de son appauvrissement. Dans certaines cités, le taux de chômage chez les jeunes dépasse les 50%

Cette dégradation des conditions d’existence peut conduire les Marseillais à chercher des boucs émissaires – le plus souvent les Roms – pour expliquer les maux dont la ville se sent accablée. « C’est actuellement un véritable danger », prévient Cendrine Labaume, responsable locale de la mission de Médecins du monde (MDM). Devant le dispensaire de la rue Rostand, dans le IIIe arrondissement, jeunes désargentés, immigrés en situation irrégulière, Comoriens et manouches font la queue patiemment. Ils attendent pour bénéficier de soins que les hôpitaux de la ville n’accordent qu’avec parcimonie à ceux qui ne présentent aucune couverture sociale. MDM en reçoit 6000 par an… Parmi eux, les Roms paraissent les plus fragiles.

Pourchassés par la police, les 1500 hommes, femmes et enfants recensés dans la ville errent entre des campements sauvages, comme celui de la porte d’Aix, et des bidonvilles. « Il n’est pas rare que des habitants nous insultent et nous prennent à partie quand nous les soignons sur le terrain », constate Cendrine Labaume. La responsable de MDM a comptabilisé récemment une dizaine d’agressions violentes contre des familles roms à coups de cocktails Molotov et de barres de fer. Des opérations commandos souvent menées par des Maghrébins…

L’image d’un Marseille melting-pot, métissé et bon enfant est bien mise à mal. Même l’OM ne fait plus rêver, propulsée en queue de championnat. Gagnerait-elle, d’ailleurs, que l’équipe ne sauverait pas, à elle seule, la ville de ses démons. A Palerme aussi, on aime le ballon rond…

Source : L’Express.

23 octobre 2011, 2ème Salon BD de Ventabren

Posted in Provence with tags , , , on octobre 8, 2011 by TP Provence

Le n°46 du Tocsin de Provence est sorti !

Posted in Médias, Provence with tags , , , on octobre 8, 2011 by sigridhelia

LE TOCSIN DE PROVENCE
Organe de presse du Renouveau Provençal
Paul DECUGIS
176, boulevard Chave 13005 MARSEILLE
oudilo@free.fr
N°46 – Septembre-octobre-novembre 2011
Au sommaire : Recettes, les oratoires, le moustique-tigre, le figuier, Adolphe Thiers, langue régionale, etc…

Abonnement annuel (20 euros/4 numéros)

17 et 18 octobre, Terre & Peuple-Provence en action !

Posted in Provence, Terre & Peuple with tags , , , on septembre 13, 2011 by TP Provence

Libertat !

Posted in Provence with tags , on août 27, 2011 by TP Provence

Andarta, la déesse guerrière des Voconces

Posted in Paganisme, Provence with tags , , , , , , , , , , , , , , , , on août 12, 2011 by sigridhelia

Statuette en bronze représentant Artio

Les Voconces – latin Vocontii – sont un peuple gaulois mentionné par Cicéron, Pline (1), Justin, Ptolémée, et dont le nom vient soit de *voconti, « les vingt tribus », soit de *vo-conti, « les deux cents ». Ils occupaient un territoire important, conquis sur les Ligures au IVe siècle, englobant le Vercors au nord, les contreforts du Ventoux au sud-ouest, Manosque au sud-est et Embrun à l’est, réparti sur 5 départements actuels : Drôme, Isère, Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence, Vaucluse (2). Ils étaient délimités par les Allobroges au nord, les Tricastini de Saint-Paul-Trois-Châteaux à l’ouest, les Medullii de Mévouillon et les Tricorii de la vallée du Drac à l’est, les Cavares d’Orange et les Memini de Carpentras au sud. La confédération voconce comprenait deux autres peuples : les Avantiques de la région de Gap, et les Sogiontes de la région de Sisteron. Les Avantiques s’en détachèrent au milieu du Ier siècle après J.-C, tandis que les Sogiontes prirent leur indépendance vis-à-vis au IIème siècle après J.-C. Dans le courant du Ier siècle avant J.-C., les Voconces signèrent avec Rome un traité d’amitié (fœdus) qui leur permit de garder une certaine autonomie. Un praetor et un sénat dirigeaient la cité, assistés par des praefecti envoyés dans les circonscriptions périphériques (les pagi), lesquels étaient conseillés par des assemblées locales (vigintiviri). Dès cette époque, ils avaient pour chefs-lieux Lucus Augusti, Luc-en-Diois, et Vasio, l’actuelle Vaison-la-Romaine. Entre le IIe et le IIIe siècle, les villes de Gap, Sisteron et Vaison se séparèrent de la cité des Voconces, laquelle se retrouva centrée sur la vallée de la Drôme, avec Dea Augusta (Die) comme nouvelle capitale (3). Cette ville, qui fut honorée du statut de colonie, s’entoura d’un rempart au Bas-Empire et devint le siège d’un évêché en 325. A noter qu’au Ve siècle, lors des conciles d’Orange (441) et de Vaison (442),  Audentius, évêque de Die, était encore qualifié d’évêque des Voconces : « Ex provincia civit. Voconsiorum Audentius episcopus » (4).

Huit textes mentionnant Andarta sont actuellement répertoriés, tous « trouvés dans un périmètre limité (ville, banlieue, combe et avant-pays oriental de Die) à 20 km autour de la ville » (5) : quatre à Die même, une à Aurel, une à Sainte-Croix, une à Luc-en-Diois et une au lieu-dit « Le Cheylard », sur la commune d’Eygluy-Escoulin. Le culte d’Andarta était apparemment très populaire chez les Voconces, ainsi que l’attestent les inscriptions votives en son honneur : le nom complet de cette déesse est DEAE ANDARTAE ou DEAE AVGVSTAE ANDARTAE, signifiant que son culte a été officialisé dans le panthéon romain, sans doute au IIème siècle. Pour Auguste Longnon, « toutes ces inscriptions font précéder le nom d’Andarta du titre de “déesse“, dea, sous lequel il est vraisemblable qu’on désignait vulgairement Andarta, puisque c’est de ce mot que vient le nom de Die » (6). En effet, la ville de Die doit son nom Dea  Augusta Vocontiorom (déesse gauloise des Voconces) au culte local d’Andarta, romanisée sous le nom de Dea Augusta.

Etymologiquement, le nom Andarta semble être d’origine celtique : il se compose du préfixe augmentatif ande, et d’artos, ours (vieil islandais art, gallois arth, breton arz). Il signifierait donc « la grande ourse », ce qui donnerait à penser qu’originellement « Andarta chez les Voconces, est sans doute une déesse des ours » (7).

J. de Vries, se demande si Andarta n’était pas invoquée par les chasseurs en tant que protectrice des ours (8). Or, justement, une inscription atteste de l’existence, à Die, d’ « un collège de chasseurs et de ceux qui étaient chargés des jeux du cirque, où l’on montrait notamment des ours », souligne Robert Turcan dans Les religions de l’Asie dans la vallée du Rhône (9). Toutefois, dans l’inscription en question, il n’est nulle part question d’ours… A noter que Cybèle avait aussi des liens avec la chasse et les fauves. Or, comme elle, Andarta portait le titre d’Augusta ! Robert Turcan en déduit que c’est la même divinité qui, à Luc-en-Diois, était adorée sous le nom de Dea Augusta (10). Pour sa part, P.M. Duval estime qu’« Andarta, chez les Voconces, est à coup sûr une déesse de la guerre et rappelle l’Andrasta dont la reine Boudicca implorait la protection contre l’envahisseur » (11).

Andrasta, la bretonne

Andrasta est liée à l’histoire de Bouddica, la reine du peuple des Icéni, en (Grande) Bretagne, qui nous est connue grâce au témoignage fourni par Dion Cassius dans son Histoire romaine (12). En 61 de notre ère, ayant été insultée par les occupants romains à cause d’une spoliation d’héritage, la reine prit la tête d’une révolte. Les cités de Camulodunum (Colchester) et Londinium (Londres) furent dévastées et leurs habitants, colons romains, massacrés. Les femmes romaines ne furent pas épargnées, Bouddica les faisant sacrifier en l’honneur de la déesse Andrasta qu’elle avait invoquée pour la réussite de l’entreprise, en ces termes : « Je te remercie ô Andrasté et je t’invoque, comme une femme fait appel à une femme. Je ne commande pas, comme Nitocris à des portefaix égyptiens, ni à des marchands assyriens, comme Sémiramis – en voilà des choses que nous avons apprises grâce aux Romains ! – et certes moins encore à des Romains, comme naguère Messaline et Agrippine, et aujourd’hui Néron – il porte un nom d’homme, mais en fait c’est une femme, comme le prouvent ses chants, sa lyre et son souci de la parure -;  je commande à des Bretons qui ne connaissent ni la culture ni le travail des artisans, mais qui savent très bien faire la guerre, et qui estiment que tout à la même valeur, y compris les femmes et les enfants, qu’ils placent pour cela sur le même plan que les hommes.

« Etant la reine de tels hommes et de telles femmes, je te prie et je te demande le salut, la victoire et la liberté contre des orgueilleux, des injustes, des avides et des impies, si du moins il faut donner le nom d’hommes à ces gens qui prennent des bains chauds, mangent une nourriture apprêtée, boivent du vin pur, dorment en des couches moelleuses avec de jeunes gens et qui, passé l’âge, sont les esclaves d’un joueur de lyre, et d’un mauvais de surcroît.

« Fasse que ne règne pas plus longtemps, ni sur moi ni sur vous, ce Néron femelle, cette Domitia. Quelle règne avec ses chants sur les Romains, et ils sont bien dignes d’être les esclaves d’une femme de cette sorte, dont ils supportent depuis si longtemps la tyrannie. Mais pour nous, ô Maîtresse, sois à notre tête, seule et pour toujours».

Rapportant les événements survenus lors de la révolté dirigée par la reine Boudicca, l’auteur antique la mentionne à deux reprises, mais, selon les versions des copies médiévales, sous deux orthographes différentes; de plus, dans un manuscrit, une seconde main a corrigé la première forme donnée par Dion Cassius. Si l’on se place d’un point de vue strictement étymologique, il semble que ces trois noms soient en fait des altérations d’Andarta. Le premier, Adrastè, pourrait résulter d’une confusion avec Andrasteia, « l’Inévitable », épithète de Némésis et de Cybèle (13); le deuxième nom, Andatè, devrait être lu, selon J. Whatmough, Andartè (14); quant au troisième, Andrastè, C.-J. Guyonvarc’h assure que ce nom « est une forme populaire ou tardive d’Andarta, par métathèse de – ar – et modification du suffixe (t>- st -) » (15). Il est donc probable que les déesses britonnique et dioises ne soient à l’origine qu’une seule et même divinité guerrière.

L’ours et la guerre

Comme le loup, l’ours, par sa force et son courage, est le symbole de la caste guerrière. Il a donné lieu à des initiations martiales en Europe,  où s’organisèrent des confréries d’hommes-ours, la plus célèbre regroupant les berserkir, ou « guerriers à enveloppe d’ours », voués à Odin, que l’Ynglingasaga dépeint comme invincibles. Si le monde celtique accorde une importance particulière à l’ours, dont les symboles comme les canines et les griffes sont les attributs des guerriers, l’animal roi est souvent associé au pouvoir et à la souveraineté royale. Son nom, artos, se retrouve ainsi dans celui du souverain celtique mythique Arthur, le roi-ours, que le conte de Kulhwch et Olwen nous montre traquant la laie blanche Twrch Trwyth et ses petits, traduisant la querelle de la Royauté guerrière et du Sacerdoce.

Rappelons, en effet,  que chez nos ancêtres indo-européens, l’ours, qui symbolise la classe guerrière, s’oppose au sanglier qui est le symbole de la classe sacerdotale. Maintes traditions indo-européennes (celtes, germanique, indiennes, grecques), ont traduit sous formes de mythes la révolte des représentants du pouvoir temporel, des guerriers, des kshatriyas indiens, ayant l’ours pour emblème, contre les représentants de l’autorité spirituelle, les prêtres, les brahmanes indiens, symbolisés par le sanglier. Bernard Marillier insiste notamment sur le mythe de « la chasse du sanglier de Calydon par Atalante, la “fille de l’Ourse“, qui narre le remplacement du “cycle du Sanglier blanc“ de nature polaire, le Shwêta-varâha-kalpa, le Centre originel polaire étant désigné comme la “Terre du sanglier“ ou Varâhi, par un nouveau cycle, le“cycle de l’ours“, de nature solaire à l’origine, la “Terre du sanglier“ devenant la “Terre de l’ours“, alors que, sur le plan cosmologique, la constellation polaire originelle du Sanglier ou de la Balance devint celle de la Grande Ourse ou Sapta-riksha chez les Hindous, demeure symbolique des sept Rishi ou des sept “Lumières » par lesquels fut transmise aux cycles suivants la Sagesse du cycle primordial » (16).

En Chine, cette opposition se traduisit par la lutte entre deux dynasties, les Miao, ou « sangliers », et les Hia, ou « ours ». Ces derniers adoptèrent le svastika dextrogyre, représentation symbolique du mouvement giratoire annuel de la Grande Ourse. Il n’est d’ailleurs pas anodin que les Gallois nomment cerbyd Arth, « chariot d’Arthur », les constellations à symbolisme polaire de la Grande et de la Petite Ourse. A rapprocher de l’étymologie d’Andarta, « la grande ourse » voconce, déesse de la guerre…

Les déesses guerrières celtiques

La présence chez les Celtes de divinités guerrières féminines est désormais un fait avéré. Dans Morrigan Bodb Macha – La souveraineté guerrière de l’Irlande (17), Christian-J. Guyonvarc’h et Françoise Leroux démontrent que, dans le mythe et l’épopée celtiques, la guerre relève de la divinité féminine souveraine, fille, sœur, épouse et mère de tous les dieux. L’aspect guerrier de cette divinité féminine unique est incarné par la Morrigan (Morrighan, Morrigu, Morgan), la « Grande reine » ou « Reine fantôme », épouse du dieu-druide Dagda. Connue aussi sous les noms de Bodb, la « Corneille », et Macha, la « Plaine », les irlandais la symbolisait par trois corneilles. Déesse de la Guerre et de la Mort, Morrigan régnait sur les champs de bataille. Capable de se transformer en animal (louve, corneille), utilisant la magie pour influer sur l’issue des combats, elle aidait le guerrier grâce à ses prédictions, et était aussi capable d’inspirer la panique ou de posséder un guerrier au point de le faire entrer dans une frénésie meurtrière. Pareille à l’Aurore védique Usas, elle se déplaçait sur les champs de bataille dans un équipage rouge, sur un char guidé par un cheval rouge à une seule jambe. Le récit mythique Tain Bo Cuailnge (ou littéralement « Rafle des vaches de Cooley ») la décrit de la sorte : « Une femme rouge avec deux sourcils rouges était dans le char, et son manteau et son vêtement étaient rouges ».

Les Celtes du continent possèdent, eux aussi, leurs déesses guerrières. Par exemple, on trouve en Gaule Nemetona, la parèdre de l’irlandaise Nemain. Cette dernière est une représentation de Bodb, l’une des trois Morrigan. Son nom signifie « frénésie », « panique », et dans la bataille finale de Tain Bo Cuailnge, elle provoque la mort de nombreux guerriers rien que par l’effroi qu’elle inspire. Nemetona était fréquemment associée à Mars, et une inscription en Bavière est dédiée à « Marti et Nemetonae ».

Autre déesse guerrière  gauloise, Cathubodva (ou Cathubodua), ainsi qu’en témoigne une inscription sur un autel découvert à Mieussey,en Haute-Savoie (18). Son nom, composé de catu-/gatu-(combat, guerre, bataille) et de boduos/boduo (corneille), signifie « la corneille du combat ».  C’est l’égale de la Badh catha irlandaise, « la folie guerrière », épouse de Net, dieu de la guerre, sœur de Macha et Morrigan avec lesquelles elle forme une triade, et qui prend souvent la forme d’un corbeau.

Contrairement aux Grecques et aux Romaines, la femme celte a toujours tenu le même rang que son mari. En tant qu’égale en droit, elle peut participer, à ses côtés, aux combats. L’historien Tacite décrit les femmes de l’Ile de Bretagne accompagnant leurs maris à la guerre : « L’armée romaine fait face sur le rivage à une foule dense de guerriers armés et de femmes criant des imprécations, vétues de noir comme les Furies, les cheveux en désordre, et brandissant des torches ». La valeur guerrière de la femme gauloise est attestée par le témoignage de contemporains comme Amnien : « Qu’un Gaulois ait une rixe, il appelle à son aide sa femme, plus vaillante que lui, et même une troupe d’étrangers ne pourra leur résister : le cou gonflé, frémissante, balançant ses bras robustes d’une blancheur de neige, tout en jouant des talons, elle porte en avant ses poings comme une catapulte ». Conclusion : « Une troupe entière ne peut résister à un seul Gaulois s’il appelle sa femme à l’aide » (19).

Artio

Nous retrouvons un théonyme proche d’Andarta dans Artio, nom d’une déesse gallo-romaine attestée par quatre inscriptions, dont la plus célèbre sur une statuette en bronze, datée de la fin du IIème siècle, et mise à jour à Muri, dans les environs de Berne, en Suisse. La déesse est représentée face à un ours, peut-être femelle – sur ses quatre pattes, tête relevée et gueule entrouverte laissant apparaître deux canines -, vêtue à la romaine, et à côté d’une petite colonne sur laquelle se trouve une corbeille de fruits. La sculpture repose sur un large socle rectangulaire, en bronze également, portant l’inscription suivante : Deae Artiono/Licinia Sabinilla, soit « A la déesse Artio/de la part de Licinia Sabinilla ».

Son nom, composé de artos (féminin arta), ne signifierait pas l’ourse, mais plutôt celle qui s’occupe des ours, qui dompte les ours, et Artio serait une déesse patronne des ours, et non une déesse-ourse. Félix Guirand, dans sa Mythologie générale, rapproche son nom de celui de la déesse grecque Artémis, arctos en grec signifiant ours. Artémis, déesse-ourse protégeant la virginité et la fécondité des femmes, donnait lieu à un culte secret qui reposait sur des rites de passage réservés aux jeunes filles déguisées en ourses. La bête incarnait alors la virginité fécondée sans intervention masculine, uniquement grâce à un acte divin de Zeus (préfiguration païenne de la fécondation d’une vierge par l’Esprit-saint dans le christianisme…). Pour Félix Guirand, Artio serait l’équivalente d’Artémis (20). P.M. Duval, pour sa part, y voit plutôt une déesse de protection de la prospérité terrienne… Ne s’agirait-il donc pas d’une déesse-ourse de la fécondité, des accouchements et de l’abondance, relevant de la fonction nourricière?

Incarnation, quant à elle, de la fonction martiale, Andarta, la « Grande-Ourse », nous rappelle l’existence, du soleil de la Drôme aux brumes de Bretagne et d’Irlande, de farouches déesses guerrières celtiques. 

Jean-François Delfini, Grande Provence, été 2011, n°3, pp. 54-58.

NOTES

(1)  Pline, Histoire naturelle, III, 6.

(2) G. Barruol, Les peuples préromains du Sud-Est de la Gaule, 1er suppl. à la Rev. Archéo. de Narbonnaise, Paris, 1969.

(3) J. Planchon, « De Luc à Die : le chassé-croisé des capitales voconces », dans Capitales éphémères (Actes du colloque de Tours, 6-8 mars 2008), 25e suppl. à la Rev. Archéo. Du Centre de la France, Tours, 2004, pp. 233-245.

(4) U. Chevalier, Regeste Dauphinois, Valence, 1912, n°75 et 77.

(5) H. Desaye, La problématique des inscriptions des Voconces septentrionaux, Ecole antique de Nîmes, 23, 1992, p. 41.

(6) A. Longnon, Les noms de lieu de la France : leur origine, leur signification, leurs transformations, E. Champion, Paris, 1920, p. 115.

(7) P.M. Duval, Les dieux de la Gaule, Petite bibliothèque Payot, Paris, 1976, p. 58.

(8) J. de Vries, La religion des Celtes, Payot, Paris, 1963, p. 123.

(9) R. Turcan, Les religions de l’Asie dans la vallée du Rhône, Leyde : Brill, 1972, p. 75.

(10) Ibid, p. 76.

(11) P.M. Duval, Les dieux de la Gaule, op. cit., p. 57.

(12) Dion Cassius, Historia romana, LXII, 6, 7.

(13) H. Graillot, Le culte de Cybèle Mère des Dieux à Rome et dans l’empire romain, Fontemoing et cie, Paris, 1912, pp. 204-205.

(14) J. Whatmough, The Dialects of Ancient Gaul. Prolegomen and records of the dialects, Harvars University Press, Cambridge (Massachusetts), 1970, p. 193.

(15)  C.-J. Guyonvarc’h, « Notes d’Etymologie et de Lexicographie Gauloises et Celtiques XXIX », Celticum, XVI, 1967, p. 235.

(16) B. Marillier, Le Svastika, Pardès, Puiseaux, , 1997, p. 39.

(17) C.-J. Guyonvarc’h, F. Le Roux, Morrigan Bodb Macha – La souveraineté guerrière de l’Irlande, Ogam-Celticum, Rennes, 1983.

(18) CIL 12, 02571.

(19) Amnien, XV, 12.

(20) F. Guirand, Mythologie générale, Larousse, Paris, 1994, p. 204.

Le n°3 de Grande Provence est sorti !

Posted in Médias, Provence with tags , , , , , , , , on août 12, 2011 by TP Provence

Grande Provence (tout en couleurs, 104 pages) est un trimestriel dont la vocation est de s’ancrer durablement dans le paysage éditorial régional. Des articles fouillés sur les sujets qui font la vie provençale, qui intéressent en premier lieu ceux qui y résident et aussi, sans doute, ceux qui l’aiment. Des sujets qui sont regroupés en rubriques aussi variées que la culture, l’art, l’environnement, l’histoire, la prospective économique, la saga des entrepreneurs, l’actualité, les légendes, le symbolisme, le patrimoine et qui parle des hommes et des femmes qui vivent et travaillent au pays.

SOMMAIRE DU N°3

– Les jeux de la fête Dieu

– La reliure d’art ou la passion du livre

– Le château de la Tour d’Aigues

– Le site de Vernègues

– Albert Spaggiari, un bandit d’honneur

– Suffren, marin illustre, Provençal méconnu

– La terrible cargaison du Grand-Saint-Antoine

– Andarta, la déesse guerrière des Voconces

– Le Grand Verger à Lambesc

– L’archéologie populaire

-Sculpture : Jane Deste et Gilles de Kerversau

– Art’croche-toi à Bargemon

– Nostradamus, médecin sans frontières

– Les plantes comestibles sauvages

– La Belle de Mai

– Des livres qui se mangent

– Claudia Haering, les chevaux qui dansent

– La quête initiatique de Tintin le globe-trotter

Abonnement pour 1 an (4 numéros) : 40 euros pour la France métropolitaine.

Exemplaires à l’unité : 13 euros port compris pour la France métropolitaine.

Grande Provence, BP 1, Maison des associations, Le Ligourès, place Romée de Villeneuve, 13090 Aix-en-Provence.

Dimanche 3 avril, visite du Luberon historique avec T&P Provence

Posted in Provence, Terre & Peuple with tags , , , , , , on avril 12, 2011 by TP Provence

Le 3 avril, la bannière de Provence de Terre & Peuple a convié ses membres et sympathisants à une visite du Luberon historique.

LOURMARIN

En ce dimanche 3 avril, nous nous retrouvons à une vingtaine dans le village de Lourmarin. La matinée sera consacrée à la découverte du château, de la tombe d’Albert Camus et du Temple protestant lié à l’histoire des Vaudois.

Le château de Lourmarin

Le château « Renaissance »

Lourmarin possède un splendide édifice qui fut le premier château Renaissance en Provence. Issu d’une forteresse du XII° appartenant à la famille des Baux, reconstruit par la famille d’Agoult au XVe siècle, il est constitué de deux parties : le château vieux du XVe siècle avec sa tour crénelée, et le château neuf Renaissance avec ses fenêtres à meneaux, ses galeries à l’italienne et ses appartements magnifiquement meublés.

Le château « Moyen-Age »

Au début du XXe siècle, il échappa à une destruction totale grâce à un érudit et grand amateur d’art, Robert Laurent-Vibert, qui le restaura à partir de documents d’archives et de gravures anciennes. Ce Château est aujourd’hui surnommé « La petite Villa Médicis en Provence » car elle accueille des artistes et des chercheurs en résidence pendant l’été.

Albert Camus

Sur la tombe de Camus

Nous nous rendons ensuite  sur la tombe d’Albert Camus, guidés par un écrivain et conférencier provençal de grand talent. Né en 1913 à Mondovi en Algérie, dans le Constantinois, l’écrivain viendra à Lourmarin suivre les pas de son mentor et professeur de philosophie à Alger, Jean Grenier. Cette « terre de passage » deviendra rapidement une « terre de patrie », lorsqu’il y achètera une maison en 1958. C’est dans ce « pays solennel et austère malgré sa beauté bouleversante », dans le cimetière du village que repose le prix Nobel de littérature depuis 1960.

Les Vaudois

Le temple protestant

Notre périple dans les rues médiévales du village s’achève devant le temple protestant, avec l’évocation des Vaudois. À la fin du XVe siècle, la population augmente dans tout l’arc alpin et de nombreux habitants des hautes vallées descendent dans les plaines, une émigration économique très progressive. Foulques III d’Agoult fait venir en 1470, une colonie de Vaudois venant du Piémont, qui s’installe définitivement dans le village. Lourmarin est une pièce maîtresse dans l’organisation de la communauté vaudoise de l’époque qui s’étend pendant trente ans à 24 villages prospères, mettant en valeur les terres marécageuses au Sud du Luberon, puis sur le versant Nord.

Le 18 avril 1545 le village est incendié par les troupes de Paulin de la Garde, sous la direction du premier président du Parlement d’Aix, Jean Maynier, seigneur d’Oppède. Après le massacre d’avril 1545, au cours duquel sont exterminés 3.0000 vaudois du Luberon, une partie des survivants sont revenus dans le Piémont, d’autres sont partis en Amérique du Sud.

LE FORT DE BUOUX

Après avoir pris un repas roboratif dans une auberge typique du lieu, nous voilà partis pour l’ascension du fort de Buoux. Forteresse en Luberon, il est bâti sur un éperon rocheux, à l’intérieur d’une vallée ceinturée de falaises.

Rempart du fort

Occupé depuis le Paléolithique moyen en particulier pour les nombreux abris sous roche que cette vallée recelait. L’éperon en lui-même fût occupé en tant que place forte surtout depuis la période celtoligure.

Vers un abri sous roche

Situé au carrefour de deux axes essentiels de communication à travers le Luberon et faisant partie d’un ensemble stratégique fortifié couvrant les accès sensibles du Luberon, l’immense bloc de molasse est très tôt choisi par l’homme comme refuge et point de défense. Les trouvailles effectuées au sol permettent de classer le lieu comme oppidum à la fin du Néolithique et durant la Protohistoire.

Tombe néolithique avec « momie » bien en chair !!!

Au Moyen Age, il devient le « castrum de Biolis ». Le lieu déjà fortifié est habité. Au point névralgique, là où la roche n’apporte pas sa naturelle protection, des remparts sont construits. L’élaboration et la construction de la forteresse sont le produit d’une réflexion, d’un besoin et d’une technique probablement fort en avance en ce XIIIè siècle où la Provence tente d’affermir sa puissance comtale. Ainsi, le fort constituait un obstacle pratiquement infranchissable à toute tentative d’invasion ou de pénétration, qui, drainée par les vallons de la Roche d’Espeil, serait venue se briser au pied de ce vaste monolithe.

Grâce à ses falaises, le fort de Buoux a constitué jusqu’au XVIè siècle, une défense essentielle pour la région. Devenu refuge des Huguenots par la suite, l’ensemble fut démantelé sur ordre de Louis XIV vers 1660. Trois enceintes défensives demeurent, avec une église romane, des habitats rupestres, des maisons enfouies, des silos taillés dans le rocher, des citernes, un donjon, une pierre à sacrifice (?) probablement d’origine protohistorique et un escalier dérobé. Tous ces éléments montrent toutefois que la vie communautaire devait être naturellement dure, pauvre et resserrée.

La pierre à sacrifice

De la pointe Sud-Est de l’éperon rocheux l’oeil du visiteur découvrira l’un des plus beaux panoramas de la région, du vaste plateau des Claparèdes, en passant par les plaines du Comtat et de la vallée du Rhône, jusqu’aux montagnes de Lure et du Ventoux.

Soyons-unis…

Posted in Provence with tags , , , on mars 17, 2011 by TP Provence

Nous, peuples d’Oc, coincés entre les Français, le Italiens et les Espagnols. Nous qui avons donnés tant de grands rois (entre autre des rois d’Angleterre…). Nous qui avons lutté contre les Sarrasins. Nous qui avons donnés tants de grands poètes à l’Europe. Nous qui avons donné des éléments culturels à nos voisins (béret basque d’origine Béarnaise, paella « espagnole » d’origine Valencienne). Nous qui nous sommes affirmés en tant que peuple, bien avans les Français, bien avans les Espagnols, et bien avans les Italiens (nation qui n’as même pas 200 ans…). Nous, qui avons su gardé intact notre grand héritage, celui des Romains, des Ibères, des Celtes, des Wisigoths! Oui, nous, les Occitano-romans, nous serrons unis, unis face à la mort, unis face au danger, et prêt à défendre notre honneur, jusqu’à notre mort.

Si nous devons disparaitre, et bien sachez, que nous n’aurais pas quitté se monde sans nous être battu, et sans montrer au monde de quoi nous sommes capables!

Frère Occitan, toi qui vis sur tes terres, ou toi qui est exilé jusqu’en Amérique ou en Calabre, sache que ta gloire est éternelle !

Liberta pèr nostre pople, libertat pèr Óucitanìo !

Prouvènço naciounalisto.