A qui profitent les feux en série? Hiersoir encore, deux fourgons ont brûlé
Depuis le début de l’année, les pompiers de Carpentras sont sur les dents. Ils sont appelés plusieurs fois par nuit pour des feux de voitures ou de poubelles dans différents quartiers de la ville. Hier soir encore, dès 20heures, derrière la cantine centrale des Amandiers, deux fourgons ont été incendiés et menaçaient une habitation. Une quinzaine de pompiers de Carpentras et de Monteux, dirigés par le capitaine Jalabert, ont rapidement « sécurisé » l’ensemble.
La veille, toujours aux Amandiers, deux voitures ont également été incendiées. Le plus déroutant est que la victime, Leila Fikh est connue comme une bénévole et administratrice dévouée du centre social, et une déléguée de parents d’élèves très active. Abasourdie, elle s’interroge sur les motifs de ce geste : « Je travaille depuis longtemps au changement d’image du quartier, je ne comprends pas », déplorait-elle, précisant que c’est la troisième fois qu’elle est ainsi visée. Un peu plus tard dans la nuit, de l’autre côté de la ville, impasse Archambaud, près du stade Coubertin, un feu de voiture s’est propagé à deux autres véhicules. Tous ont été entièrement détruits.
Depuis le début de l’année, près d’une cinquantaine de feux de voitures ont été recensés par la police, qui a obtenu des renforts. Cette série s’explique par un bras de fer engagé depuis quelque temps par des jeunes contre la municipalité socialiste et la police. Hier soir, Laurence Bosserai, adjointe à l’Enseignement, venue constater les dégâts à la cantine, était très claire: « Nous avons décidé de ne pas acheter la paix sociale, comme le faisait la municipalité précédente, c’est le prix à payer. Mais nous ne pourrons pas lutter seuls ». Elle faisait allusion à la fermeture, l’an dernier, d’une salle des sports au Pous du Plan et au non-renouvellement de certain contrats d’animateurs.
« C’est la réaction de ceux à qui on a refusé des postes. Nous considérons que des gens qui ont été incarcérés et reconnus coupables n’ont pas leur place au sein du personnel municipal. Nous ne céderons pas. J’espère qu’on arrive à la fin d’une période de pourrissement ». Ces actes ne sont pas le fait de simples désoeuvrés mais donnent l’impression d’être commis par une bande organisée qui connaît les lieux et les horaires des relèves des forces de l’ordre. Une situation qui empoisonne la vie des habitants, de plus en plus exaspérés.
Source : La Provence.